En 1946, dans le prolongement des ambitions du Conseil national de la Résistance, la France se dotait d'un grand secteur public de l'énergie reposant sur deux entreprises de production et de distribution : EDF pour l'électricité, GDF pour le gaz. C'est grâce à ce choix que la France a garanti son indépendance énergétique, des prix bon marché et un mix décarboné.
En se dotant d'un véritable service public de l'énergie, la France a réussi à développer une indépendance énergétique fondée sur un parc nucléaire – fruit du plan Messmer – et sur une puissance hydroélectrique décisive. Or depuis plus de vingt ans, la libéralisation du marché de l'énergie a profondément transformé ce cadre ; EDF a été fragilisé, GDF a été privatisé et découpé, et toutes deux ont été étouffées par la logique de marché et par la politique de prise de dividendes de l'État actionnaire.