De fait, l'autorité qui confine à l'autoritarisme ne s'applique pas à tous. Autoritaire avec les petits, libéral avec les puissants : tel est votre credo.
Contrairement à cette France sans partage, nous œuvrons pour une France du commun. Notre pays est riche, immensément riche, et il s'est construit sur des principes collectifs qui font notre fierté. Il est encore temps de retisser ce fil, dans tous les domaines : la santé, l'éducation, la sécurité et la tranquillité publiques, la souveraineté, la solidarité envers les plus fragiles.
Ce qui compte, c'est la visée. Prenons l'exemple de la santé. Il existe une alternative, en la matière. La première branche de cette alternative, celle que vous avez choisie, consiste à accroître le reste à charge pour les malades, à favoriser le privé plutôt que le public, à oublier la prévention… C'est, en quelque sorte, la peinture anglo-saxonne qui vient flétrir notre tableau de la prise en charge de la solidarité.
Mais il y a l'autre branche, celle qui consiste à progresser vers le 100 % sécu financé par des cotisations sociales pleines et entières, à remettre en cause des milliards d'euros d'exonérations inefficaces et à élaborer, ainsi que le demandent les représentants des personnels hospitaliers et la Fédération hospitalière de France, un véritable plan de reconquête de l'accès aux soins pour tous.
Annoncer, ou laisser subodorer, au cours de la même allocution, et une extension des baisses de cotisations sociales et une amélioration du financement des besoins de la protection sociale, c'est juste une illusion, rien qu'une simulation.