Cet amendement propose d'ajouter le mécénat des cabinets de conseil à la liste des prestations à titre gracieux qui seront interdites. Comme l'a relevé le rapport de la commission d'enquête du Sénat, quand c'est gratuit c'est que vous êtes le produit.
Ces cabinets multiplient les partenariats avec les écoles de commerces, mais aussi avec les écoles qui préparent aux carrières publiques – qu'il s'agisse d'écoles d'ingénieurs ou de Sciences Po Paris. L'effet pervers est évident, puisque ces écoles initialement destinées à fournir un vivier de recrutement pour l'administration publique sont désormais assaillies par des cabinets de conseil dont l'objectif est ouvertement de recruter des étudiants. L'État perd ainsi beaucoup de ceux qui auraient pu se consacrer à son service.
C'est d'autant plus malsain que ce mécénat permet aux cabinets de conseil de bénéficier d'une réduction d'impôt. L'État se prive ainsi de recettes et d'une ressource humaine précieuse, ce qui renforce encore sa dépendance aux cabinets de conseil.
Il est donc temps de cesser de considérer le mécénat comme un don désintéressé. Il s'inscrit en fait dans une stratégie globale d'affaiblissement de la fonction publique.