Monsieur le ministre délégué, je tiens tout d'abord à vous exprimer la satisfaction de notre groupe quant à la position exigeante et ferme de la France, visant notamment à la défense d'intérêts commerciaux respectueux de l'environnement et à la protection des travailleurs au sein de l'Union européenne : je pense en particulier à l'accord avec la Nouvelle-Zélande, que vous avez évoqué, et à celui qui était prévu avec l'Australie, que vous ne souhaitez pour l'instant pas ratifier. Dernièrement, l'opposition du président Macron à l'accord entre le Mercosur et l'Union européenne a été une autre parole forte pour dénoncer le manque de considération envers la biodiversité, le réchauffement climatique et la protection des travailleurs.
Pour ce qui concerne les travaux sur le commerce électronique, je veux saluer l'initiative prise cet été par les secrétariats de l'OMC et de l'Organisation internationale de la francophonie, qui ont lancé conjointement un appel à contributions pour des articles de recherche sur les aspects réglementaires du commerce numérique et les dynamiques de développement inclusif et durable, notamment en faveur des pays en développement et des pays les moins avancés de l'espace francophone.
J'en viens donc à nos échanges commerciaux avec nos partenaires francophones. Le rapport que j'ai rendu avec ma collègue Michèle Tabarot fait apparaître que nos échanges avec les quinze pays de la zone franc CFA ne comptent plus actuellement que pour 0,6 % du commerce extérieur de la France, dont ils représentaient jusqu'à 4 % voilà encore peu de temps. La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) estimait en 2018 que les exportations françaises à destination des pays francophones étaient inférieures à 26 % de leur potentiel. Le produit intérieur brut (PIB) réalisé par les pays de l'espace francophone représente à lui seul 16 % du PIB mondial et 20 % des échanges de marchandises. Selon ces chiffres, la France sous-performe dans son espace naturel. Pour quelle raison cette influence est-elle inférieure à ce que les chiffres suggéreraient et quelle stratégie avons-nous en direction d'un espace naturellement favorable à l'échange commercial ?