La loi Collomb est totalement inopérante en l'espèce. J'entends les députés de la droite et de l'extrême droite, que je peine désormais à distinguer, énoncer des principes qui ne s'appliqueront pas à eux. Ce projet de loi ne changera rien pour eux.
Nous parlons de personnes qui, elles, n'ont pas la chance de pouvoir décider de leur sort, nous parlons de vies humaines – j'ai l'impression que vous avez tendance à l'oublier.
Vos principes procèdent tous d'une idée assez simple : l'anti-immigration. Il y a partout une suspicion et un mépris, encore plus caractérisé dès lors qu'il s'agit d'immigration africaine ou du Moyen-Orient. Or il faut toujours confronter ses principes à la réalité. Quelle est-elle ? Il est question de personnes qui vivent avec 14 euros par jour pendant huit mois : ce n'est pas un inconfort, c'est dangereux. Comment faites-vous, avec 14 euros par jour, pour payer le loyer, pour vous nourrir, pour vous soigner ? Ce sont des difficultés concrètes qui contredisent vos principes.
J'aimerais vous rappeler d'autres principes : liberté, égalité, fraternité. Au milieu de la cour d'honneur de l'Assemblée nationale, se trouve une boule qui est censée symboliser l'universalité des droits. Pourquoi ne voulez-vous pas donner à tous l'accès au marché du travail ? Pourquoi ceux qui ne sont pas originaires des pays inscrits sur la liste devraient-ils vivre avec 14 euros par jour ? Au-delà de l'intégration, c'est une question de survie. Aucun Français n'accepte de voir des personnes vivre à la rue, dans la détresse et la misère, parce qu'elles doivent vivre avec 14 euros par jour. L'amendement de Mme Obono me paraît être le plus juste et le plus efficace.