Nous ne pensons pas que l'article adopté par le Sénat soit un compromis. Le texte a au contraire été durci. Par ailleurs, il faudrait arrêter avec l'hypocrisie : les 800 000 travailleurs sans papiers font vivre le pays, ils participent à l'économie. Il faut les régulariser, toutes et tous, et donner un titre de séjour pluriannuel à tous les étudiants et à tous les parents d'enfants scolarisés. On doit donner ces possibilités aux étrangers si on veut qu'ils s'installent dans notre pays – je n'emploie pas, pour ma part, le terme d'intégration et encore moins celui d'assimilation.
Au-delà de la vision très raciste et très xénophobe qui prévaut en général, vous êtes inspirés par une vision utilitariste qui, elle aussi, a toujours existé. J'ai en tête les paroles d'une chanson de François Béranger : « On a pressé le citron / On peut jeter la peau ». C'est exactement ce qui va se passer dans les métiers dits en tension : une fois qu'ils ne le seront plus, on enverra ailleurs les travailleurs ou on les renverra dans leur pays, alors qu'ils auront contribué à notre économie.