Nous avons débattu ici depuis des mois, à l'occasion de l'examen de divers textes, d'une prétendue valeur travail. Nous considérons qu'il convient désormais d'accorder de la valeur aux travailleurs et de donner des droits à ceux qui travaillent : ce n'est pas un cadeau, mais une reconnaissance de leur rôle dans la société, même si les nouveaux arrivants ne sauraient constituer des variables d'ajustement économique, ni dépendre du bon vouloir de listes parcellaires de métiers en tension et de zones géographiques déterminées. L'article 3 initial était mieux que rien, mais il n'était presque rien : il représentait une maigre contrepartie de bon sens économique et d'humanisme au rabais, en un mot, un alibi.
Depuis le début de l'examen du projet de loi par notre commission, plusieurs orateurs d'extrême droite et de droite radicalisée ont mis en avant différents sondages montrant une prétendue adhésion des Français à une politique de fermeté ; figurez-vous, chers collègues, qu'une écrasante majorité de nos concitoyens est favorable à la régularisation des travailleurs sans-papiers – n'oublions pas que presque tous les Français ont applaudi les travailleurs de la première ligne pendant la crise sanitaire du covid. Il nous appartient maintenant de leur donner à tous des droits.
Enfin, certains d'entre vous vont entonner le refrain de l'appel d'air : j'attends de ceux qui s'y livreront qu'ils nous fournissent une étude statistique, une réalité historique, un fait ou un chiffre qui démontre la survenue d'un appel d'air lorsque des politiques d'inclusion et de régularisation sont conduites : je suis impatient de les découvrir.