Madame Martin, vous n'avez aucune considération pour nos compatriotes mahorais. Il faut vraiment n'avoir jamais mis les pieds à Mayotte, il faut vraiment n'avoir jamais eu à gérer une quelconque crise migratoire pour ne pas mesurer à quel point ce dispositif est important. Abritée derrière vos certitudes, vous observez les Mahorais de loin, la main sur le cœur, sans jamais partager leurs difficultés.
Plus de la moitié des reconduites aux frontières de la France se déroulent sur l'île de Mayotte : ce n'est donc pas un petit sujet. Pour être régularisé à Mayotte, il faut que l'un des deux parents soit français ou bien étranger en situation régulière depuis au moins trois mois avant la naissance de l'enfant. Cela fait naître évidemment de très nombreuses fraudes documentaires et des fraudes à la reconnaissance de paternité – des milliers chaque année ! Madame Martin, vous parlez d'un sujet que vous ne connaissez pas, avec beaucoup de mépris pour les Mahorais, donc pour des Français. La police judiciaire de la République a procédé à cinquante interpellations dans la dernière affaire de fraude à la paternité, avec des pères qui ont reconnu jusqu'à 120 enfants dans les cinq années qui ont précédé. Vous pouvez toujours vous moquer ; c'est la vérité des faits. Vous devriez abandonner vos certitudes : un peu moins d'idéologie, un peu plus de pratique !
Si l'on veut empêcher l'immigration irrégulière, il faut continuer à lutter contre ceux, Français ou étrangers en situation régulière, qui établissent de faux certificats de paternité. Je souscris donc pleinement à cette disposition, qui n'a rien de risible. Elle est extrêmement importante dans tout le territoire de la République, singulièrement à Mayotte. Nos compatriotes mahorais ont besoin qu'on les aide : je refuse de les voir moquer alors qu'ils vivent dans des conditions très difficiles sur cette magnifique terre française.