Demander comme un prérequis au regroupement familial qu'une personne étrangère parfois éloignée de la France, dans une culture ou une communauté linguistique complètement différente de la nôtre, parle français, me semble être une drôle d'idée. En revanche, il est intéressant de permettre qu'une personne qui rejoint son conjoint apprenne notre langue.
L'idée exprimée par les sénateurs n'est pas du tout logique ; elle est complètement inadéquate à la plupart des situations – d'où cet amendement de suppression. Je note toutefois que l'amendement CL1660 du rapporteur général prescrira une obligation, non de résultat, mais de moyens : une personne qui arrivera dans notre pays aura la possibilité de suivre des cours et sera incitée à apprendre le français. Cela semble logique car, lorsqu'un homme qui se trouve en France est rejoint par sa femme et ses enfants, le fait que la femme parle français comme son mari serait l'un des meilleurs atouts d'intégration.
Certains de nos collègues ont parlé d'amour et, de fait, l'amour de la langue française peut devenir un moyen de s'intégrer dans notre pays.