En ce qui concerne la concurrence, les règles se sont appliquées de la même façon partout en Europe. Il se trouve qu'elles n'ont pas eu du tout les mêmes effets en Allemagne, en Autriche et en Belgique qu'en France, notamment sur le secteur du fret ferroviaire. Ces pays-là ont réussi à en limiter la décélération, voire à regagner de la part modale. La part modale du ferroviaire est à 30 % en Autriche. C'est donc plutôt en dynamique qu'en régression.
Il s'est donc passé quelque chose de spécifique en France, ce qui explique que la libéralisation n'ait pas produit les mêmes effets qu'ailleurs. Votre analyse de la préférence pour la route est très juste : les logisticiens n'ont plus forcément le réflexe du fer ou de la voie d'eau, même si cela commence un peu à changer. La responsabilité sociétale et environnementale des entreprises fait qu'elles s'interrogent sur d'autres solutions de transport. Les entreprises ferroviaires reconnaissent toutes qu'on n'est plus forcément au même stade du débat au sein des filières économiques qu'il y a encore dix ou quinze ans.