Cette proposition de loi aborde un sujet essentiel – celui du vieillissement – et questionne la capacité de notre société à y faire face. Il faut répondre à la peur de celles et ceux qui vieillissent, qui craignent de se trouver isolés, seuls, de ne pas avoir les moyens d'affronter la perte d'autonomie, de ne pas pouvoir compter sur leur famille ou au contraire de trop les solliciter. Comme le disait la grande actrice Jeanne Moreau, « la peur de vieillir abîme plus que l'âge ».
Nous avons repris l'examen du texte, après une interruption de sept mois, ce qui en dit long sur le niveau de priorité accordé par la majorité à la question du vieillissement. Néanmoins, elle reste sympathique et pleine de bonnes intentions, et nous n'avons aucune raison de voter contre. Quelques petites avancées sont même à souligner, à l'instar de l'article 8 ou de l'ouverture que vous venez de consentir à l'article 2 bis B ; au nom de mon groupe, je vous en remercie sincèrement.
C'est cependant une proposition de loi qui se contente de bonnes intentions, bien loin de la loi sur le grand âge que nous attendons depuis 2017, pour la simple raison qu'il s'agissait d'une promesse du candidat Emmanuel Macron, reprise par de nombreux ministres telle Agnès Buzyn, qui l'a souvent réitérée sans cet hémicycle. Il y a bien longtemps qu'Agnès Buzyn n'est plus ministre, et pourtant cette loi n'est toujours pas advenue.
Je veux cependant croire en votre sincérité, lorsque vous annoncez une loi de programmation sur le grand âge, nécessaire puisqu'il n'y a toujours pas de financement pérenne pour la cinquième branche de l'assurance maladie dédiée à l'autonomie. Nos aînés méritent mieux ; les aidants et les associations aussi.
Nous n'avons, par conséquent, pas de raison de voter contre cette loi, ni de voter pour ; nous nous abstiendrons donc sur ce texte.