Malgré la hausse des crédits, nous ne voterons pas le budget de l'agriculture pour 2024. Alors qu'il s'agit d'un outil essentiel pour orienter la planification écologique que nous appelons de nos vœux, ce budget est loin du compte et les crédits engagés correspondent à un sous-investissement structurel délibéré dans l'écologie ; on observe une baisse de 12 millions d'euros par rapport à 2023.
Les mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC), outil majeur de la transition agroécologique, en sont le meilleur exemple. Les organisations paysannes estiment les besoins, pour un effet réel, à 1 milliard d'euros. La France est l'État membre de l'Union européenne qui alloue aux MAEC la plus faible part du deuxième pilier de la politique agricole commune (PAC) – 22 % seulement. Au niveau national, le montant budgété, de 260 millions d'euros, est inférieur d'environ 40 % aux besoins réels. Ce sont 100 millions d'euros qui manquent en 2024. En Bretagne, par exemple, le budget pour cinq ans s'élève à 90 millions d'euros, pour un besoin estimé à 150 millions d'euros.