La définition que vous avez donnée des superprofits me convient. Notre désaccord porte sur l'échelle et la temporalité. En vous en remettant à une proposition européenne, qui est heureuse, vous risquez de repousser aux calendes grecques une taxation qui devient urgente pour rééquilibrer le budget de la nation en faisant participer ceux qui ont indûment profité de cette crise. Ceux qui n'en peuvent plus ne seront guère consolés par les aides au pouvoir d'achat que vous avez énumérées. La taxation des superprofits doit se décider aujourd'hui, au niveau national, ce qui n'empêchera pas de prendre des mesures européennes le temps voulu.
M. Vigier a raison, nous devons prêter une attention particulière à tous ceux, entreprises ou ménages, qui pourraient avoir été oubliés dans vos dispositifs. Ainsi, la hausse du prix du pellet pénalisera les ménages qui avaient fait le choix de cette énergie renouvelable accessible aux plus modestes. Sans vouloir faire de surenchère, êtes-vous prêt à trouver des solutions, y compris dans le détail, pour ne laisser personne au bord du chemin ?
Enfin, en même temps que nous devons prendre des mesures pour soutenir les actifs stratégiques de notre économie et le pouvoir d'achat des plus fragiles, nous devons aussi engager l'immense chantier de la décarbonation, de l'aménagement du territoire et de la modernisation de notre pays pour le préparer à la crise au long cours qui s'annonce, celle du dérèglement climatique. Nous devrons revoir le partage de la valeur et l'échelle des salaires, et rendre la fiscalité plus juste.