Comme vous, nous pensons que la sécurité sociale doit être la dépense publique la plus importante de notre pays. Le budget de la sécurité sociale, c'est 643 milliards d'euros, soit un tiers de notre richesse nationale. Nous sommes le pays qui a la protection sociale la plus élevée, avec le reste à charge pour nos concitoyens le plus bas – 9 % contre 16 % en moyenne dans les pays de l'Union européenne. C'est bien cela que nous devons préserver en maintenant l'équilibre de nos comptes sociaux.
Nous sommes d'accord avec vous quand vous expliquez que les parlementaires doivent exercer leur droit de discuter et de voter. C'est ce que nous avons fait en commission, en examinant, pendant plus de trente-cinq heures, plus de 1 400 amendements – le double de l'an dernier – et en votant sur l'ensemble.
Je regrette bien sûr d'être la rapporteure générale d'un PLFSS qui, pour la première fois, a été rejeté en commission, malgré l'adoption de multiples amendements issus des différents groupes. Je voudrais revenir sur ce vote en commission, qui revêt à mes yeux plusieurs significations : la première, c'est que malgré un débat constructif et un texte enrichi par la commission, vous confirmez que vous êtes bien dans une opposition systématique en rejetant le budget du Gouvernement ; la seconde, c'est que nous faisons face à une crise démographique qui nous interroge et nous inquiète.
Comment allons-nous préserver l'accès aux soins de nos concitoyens dans une période de démographie médicale trop basse, partout sur le territoire ? Cet enjeu essentiel doit nous conduire à poursuivre les transformations structurelles. Comment faire face à la crise du vieillissement de la population, dont nous connaissons les enjeux, qui doit nous inciter à poursuivre notre action sur le financement et l'organisation de la politique du grand âge ? Pour ce faire, nous devons jeter un autre regard sur le vieillissement.
Nous devons faire face avec lucidité et courage à ces crises, en disant la vérité aux Français, en travaillant, en avançant. Or ce n'est pas ce que vous faites ! Avec cette motion de censure, vous mettez un voile sur les yeux des Français, comme s'ils étaient incapables de voir la réalité. Vous apportez finalement la preuve qu'aucune discussion, aussi utile et constructive soit-elle, ne tarira jamais votre soif d'opposition. Considérer que le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 devrait permettre, comme par magie, d'avoir plus de médecins, des professionnels rémunérés comme ils le souhaitent – ce qui serait parfois nécessaire – et des acteurs rassurés sur l'avenir de notre système de santé, c'est bien mentir aux Français !
Les dépenses de la sécurité sociale n'ont jamais été aussi élevées, que ce soit pour la prévention ou l'assurance maladie, avec une augmentation de 8 milliards d'euros pour 2024 ; le montant total du budget s'élève ainsi à 255 milliards. C'est aussi vrai pour la branche autonomie que nous avons créée, qui se verra allouer 1,3 milliard supplémentaire, ou encore pour la branche famille, qui disposera de 2,7 milliards de plus.
Malgré tout, vous prétendez que ce budget est un budget « de renoncement et d'austérité ». Là encore, vous ne dites pas la vérité !