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Intervention de Florence Goulet

Réunion du lundi 30 octobre 2023 à 17h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorence Goulet :

Nous ne pouvons nous satisfaire, monsieur le ministre délégué, de votre présentation qui n'est qu'une énième opération de communication. Le groupe Rassemblement national rejoint les préconisations du rapporteur pour avis Yoann Gillet, dont je salue la qualité du travail. Son avis budgétaire pointe les conséquences sociales de l'immigration incontrôlée dans la France des outre-mer.

Certes, le Gouvernement propose une augmentation du budget ; c'est déjà ça, mais c'est tellement peu. Cette hausse, en effet, ne masquera pas la situation catastrophique dans laquelle se trouvent nos territoires ultramarins depuis bien trop longtemps – le pire ayant été atteint après 2017. Les problèmes se sont plus que jamais aggravés : criminalité croissante, immigration massive, pouvoir d'achat en chute libre, chômage endémique, jeunesse sous le seuil de pauvreté, agriculture en berne, pénurie d'eau potable dans trois départements français – au XXIe siècle ! –, chlordécone, sargasses, octroi de mer anachronique… Sans parler de la concurrence avec des pays tiers qui se traduit, pour nos compatriotes ultramarins, par un coût de la vie élevé. Comment pouvons-nous accepter que le prix du panier de la ménagère en outre-mer soit supérieur de près de 20 % à celui de l'Hexagone ? Comment pouvons-nous accepter, quand le gouvernement vante le plein emploi et l'industrie verte à tous les étages, que l'on prenne nos compatriotes ultramarins pour des citoyens arriérés en leur suggérant, pour pallier le manque d'eau, d'en faire bouillir dans une casserole ? C'est un manque de respect, une atteinte à leur dignité. Comment pouvons-nous accepter que, pour des raisons partisanes et de pure tactique politicienne, vos représentants au Parlement européen aient refusé l'inscription de ce sujet à l'ordre du jour et qu'ils n'aient ensuite pas voté un amendement budgétaire du Rassemblement national visant à favoriser l'accès à l'eau courante et potable dans ces régions ?

Vous ne créez pas les conditions d'un retour à l'ordre républicain dans nos départements et territoires ultramarins. Mayotte, la Guyane et les Antilles, notamment, sont exposés à la criminalité, à la violence, au développement du trafic de stupéfiants et aux effets délétères et ruineux de l'immigration qui, comme le souligne notre rapporteur pour avis, pèsent en premier lieu sur le quotidien de nos compatriotes ultramarins. Rappelons qu'à Mayotte, plus d'un tiers de la population est de nationalité étrangère, dont au moins la moitié en situation illégale. Rappelons aussi que l'opération Wuambushu, censée mettre un terme au chaos migratoire, n'a fait que l'accentuer depuis le retrait des forces de l'ordre et n'aura été qu'un fiasco retentissant.

Les territoires ultramarins attendent bien plus que la réorganisation du Ciom, que des assises, des états généraux et que des livres bleus et blancs. Les Français des outre-mer veulent savoir où le Gouvernement les emmène à court, moyen et long terme, et comment il le fera. La France des outre-mer a besoin d'un électrochoc, d'une véritable politique de croissance et d'autonomie économique – nous en sommes malheureusement bien loin. Le groupe Rassemblement national a déposé des amendements visant en premier lieu à répondre aux urgences vitales et à agir sur les infrastructures, en particulier s'agissant de l'eau. Mais il s'abstiendra lors du vote : ce budget manque autant de clairvoyance que d'ambition et n'apporte aucune réelle solution aux problèmes endémiques qui pénalisent nos compatriotes ultramarins, pourtant citoyens à part entière – et non entièrement à part – de notre nation. Ils méritent, à ce titre, tout notre respect et notre considération.

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