La mission Cohésion des territoires porte une belle ambition, celle de réduire les trop nombreuses fractures qui minent nos territoires. Élu de la ruralité, je sais à quel point certains de nos concitoyens se sentent, à juste titre, abandonnés : confrontés au recul des services publics, à la difficulté d'accéder aux soins, à la dématérialisation administrative et à la croissance du coût des transports. Malheureusement, le PLF pour 2024 ne changera pas la donne.
Le dispositif France Services bénéficie d'un maillage territorial de plus en plus satisfaisant, qui répond globalement aux objectifs de proximité fixés au lancement du programme, mais il n'est qu'un palliatif imparfait au recul des services publics dans nos territoires. Parmi les axes de progrès identifiés figurent les horaires d'ouverture, souvent trop restreints, le financement insuffisant et essentiellement à la charge des collectivités territoriales, l'offre de services actuellement trop limitée et qui pourrait s'étoffer par Mon Accompagnateur Rénov', par exemple.
Je serai moins sévère avec les programmes Action cœur de ville – plébiscité par les élus locaux – et Petites villes de demain, dont nous attendons beaucoup. S'agissant du dispositif Territoires d'industrie, nous redoutons que les moyens mis sur la table ne soient pas à la hauteur pour relancer l'activité là où la désindustrialisation a causé des ravages.
Le plan Sargasses II est plus ambitieux que son prédécesseur, mais les dépôts d'algues attestent de l'ampleur de la catastrophe écologique, économique, sociale et sanitaire : autant de dégâts dans un si bel écrin nous obligent à la solidarité. L'accompagnement des collectivités locales reste toutefois insuffisant, puisque celles-ci doivent consentir des avances de trésorerie importantes pour lutter contre l'amassement des algues. Nous ne pouvons que partager les commentaires de la rapporteure pour avis sur le plan Chlordécone IV, qui est à la fois trop tardif et sous-dimensionné.