Quel projet poursuit-on en voulant réformer la police ? Que veut-on mettre au service de la population française ? Comment restaure-t-on l'effectivité de la devise de la République, Liberté, égalité, fraternité ?
Cela implique une volonté politique, que je ne suis pas sûre de déceler dans les chiffres que vous nous avez donnés. Les forces de l'ordre, sur le terrain, ne vivent pas forcément bien ce qu'elles font. Vous nous reprochez de ne pas leur rendre hommage assez souvent. J'ai l'impression, pour ma part, que vous ne rendez pas très souvent hommage à leurs victimes – ces derniers temps, des personnes qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment et ont reçu une balle perdue, comme Zied, Boubacar, Jean-Paul et tous les autres.
Vous parlez beaucoup de l'augmentation des refus d'obtempérer, « un toutes les trente minutes », mais elle est essentiellement due à la hausse du nombre des contrôles, qui entraîne une surcharge de travail inutile pour une partie de nos forces de l'ordre.
La population, quant à elle, s'inquiète de ces morts, de ces victimes, de sa sécurité qui ne s'améliore pas. Les gens ont le sentiment que, lorsqu'on est pauvre, on a un peu moins droit à la sécurité que les autres. Notre projet de société devrait être d'y remédier – Liberté, égalité, fraternité !
La LOPMI sera-t-elle encore une succession de chiffres ou accepterez-vous pour une fois d'écouter d'autres voix, de sortir enfin d'une vision caricaturale des écologistes et de la gauche afin que nous puissions bâtir un véritable projet au service des Français et non au service des chiffres ?