Pour poursuivre la discussion, on pourrait aussi imaginer une enquête menée conjointement par l'inspection de plusieurs ministères. Pour ma part, je propose la remise d'un rapport par le Gouvernement. Quel que soit le véhicule utilisé, si l'on veut avancer avec Frédéric Descrozaille, Julien Dive et tous ceux qui se passionnent pour ce sujet, il faut absolument que l'on fasse la transparence sur le partage de la valeur. Quand on reçoit les industriels, ils nous disent qu'ils sont à l'os. Quand on reçoit les responsables de la grande distribution, ils nous disent qu'ils n'en peuvent plus. Quant aux producteurs, on connaît leurs conditions de vie et de travail : l'élevage est en train de foutre le camp dans notre pays. Il faut sortir de ce mensonge structurel organisé.
Je donnerai une seule piste : la grande distribution ne nous dit pas la vérité sur ses marges, parce qu'il y a une part d'optimisation sociale et fiscale, notamment à travers l'immobilier. Il faudrait connaître les marges consolidées des uns et des autres avant de légiférer, afin d'organiser un vrai partage de la valeur.
Il existe une voie entre l'économie administrée et la fiction libérale pour laquelle vous plaidez en permanence : c'est l'économie sociale et territoriale, une économie sociale de marché qui permet, dans la transparence, de bâtir des règles du jeu. C'est ce pour quoi nous nous battons et c'est pourquoi nous proposons notamment les contrats tripartites, accessibles aux consommateurs et différenciés sur le plan fiscal. C'est à notre portée et c'est une question de courage.