Madame Heydel Grillere, c'était justement l'une des critiques adressées au plan Ecophyto 1 que de ne pas s'être concentré sur les cultures qui sont les plus importantes sur la question phytosanitaire en termes de surface cultivée. Sur les 114 fiches actions, une majorité concernait ainsi des cultures qui ne représentaient qu'une minorité – peut-être 20 % – des surfaces concernées.
Il manque en effet un pilotage stratégique : si nous avions eu des politiques, notamment pour les grandes cultures, la vigne ou le verger du futur, nous aurions aujourd'hui atteint le chiffre de 50 %. Ainsi, si elle avait été généralisée, une solution visant le colza, qui était prête à être appliquée au moment où le colza était à son apogée, aurait fourni à elle seule 10 % des solutions. Faute de pilotage stratégique et de fermeté, les actions se sont dispersées et nous n'avons pas obtenu les résultats attendus. Nous aurions pu nous concentrer sur les grands objectifs en termes d'impacts, pour les atteindre et retrouver de l'optimisme, mais nous n'avons pas su le faire, comme le montre la mission de 2014 – et nous ne l'avons pas fait davantage par la suite.