Hier, sur place, nous avons effectivement été étonnés, pour ne pas dire plus, par certains titres de la presse locale selon lesquels, si les peines prononcées étaient trop sévères, on devrait considérer qu'il s'agissait en réalité d'un « procès politique ». Le terme figurait clairement. Il y a là un glissement qui peut se révéler dangereux : cela revient à essayer, pour diverses raisons, de se déconnecter de la matérialité des faits, pourtant avérés. Certains sous-entendaient aussi que notre commission d'enquête aurait pour objet de produire un « autre récit », comme si l'on était dans une logique d'opposition entre deux récits. Or, le rôle d'une commission d'enquête est de tout faire pour objectiver les choses, pour aller au plus près du réel. Évidemment, certains éléments peuvent faire l'objet d'interprétations – c'est d'ailleurs la raison pour laquelle les rapports peuvent comporter des contributions des différents membres de la commission d'enquête.