Au lendemain de l'assassinat du jeune Nahel, abattu à bout portant d'une balle tirée en plein thorax par un fonctionnaire de police dans l'exercice de ses fonctions, le propagandiste néonazi Jean Messiha lançait, aidé par des médias en totale dérive morale et antirépublicaine, une cagnotte en ligne afin de récompenser l'assassin, dont le geste létal a été salué par tout ce que la droite de notre pays compte de suprémacistes, de néonazis et de racistes. En quelques jours à peine, cette cagnotte de la honte a recueilli plus de 1,6 million d'euros, alors que celle du boxeur Dettinger, qui n'avait pourtant réuni que quelques centaines d'euros, avait été immédiatement suspendue et confisquée au profit des plaignants.
Monsieur le ministre, nous savons bien quel ordre votre ministère zélé défend, mais il s'agit ici plus que d'une cagnotte : c'est une prime, comme en aiment les chasseurs de primes, qui gratifie et glorifie un assassin pour son crime. (Protestations.) Assumez-vous la bienveillance des autorités face à un tel procédé, qui s'apparente à un encouragement à commettre de nouveaux crimes ? Votre devoir d'exemplarité, en tant que ministre, s'accommodera-t-il de ce que ces mêmes sponsors d'assassinats racistes organisent de prochaines cagnottes pour commanditer et financer d'autres meurtres par anticipation ? Les donateurs, criminels par procuration, en sont bien sûr capables. Quelle est la limite à votre tolérance ? Auriez-vous toléré qu'une prime semblable soit organisée par des criminels pour récompenser le meurtre d'un fonctionnaire de notre pays ? Non ! Comme nous tous ici, assurément pas. Allez-vous vous résoudre à ce que tout ministre républicain devrait faire : confisquer cette honteuse cagnotte de la discorde et de l'incitation au crime, et la reverser à la seule victime qui soit encore vivante, la famille du jeune Nahel ?