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Intervention de Gisèle Lelouis

Réunion du mercredi 19 juillet 2023 à 17h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Lelouis :

Monsieur le ministre, je souhaite vous interroger sur le trafic de stupéfiants, qui touche particulièrement Marseille, dans ma circonscription, mais aussi, de plus en plus, l'ensemble du pays.

Le trafic de stupéfiants est le principal moteur de l'activité criminelle en France. Il crée des enclaves de non-droit, formalisées par des mini-frontières, des barrages, des guerres et des règlements de comptes, donc toujours plus d'insécurité et de dégradations pour les gens qui le subissent. L'économie parallèle qui s'y développe, à coups de blanchiment et de trafics en tous genres, crée de facto une loi propre s'opposant à celles de la République française.

Quand je dis qu'elle s'y développe, je veux dire que le trafic de stupéfiants gangrène notre pays. Vous avez beau donner du Doliprane pour freiner cette gangrène, rien n'y fait. Il y a trois ans, en 2020, à votre nomination comme ministre de l'intérieur, vous affirmiez : « Ce sont les trafiquants de drogue qui vont arrêter de dormir, et qui vont laisser dormir les honnêtes gens ». Je vous confirme qu'ils dorment peu : ils travaillent trop !

Dans les Bouches-du-Rhône, vous êtes venu « pilonner », selon votre expression, le marché de la drogue. Si ce pilonnage était efficace, le prix des stupéfiants aurait dû monter – devenus plus rares, ils seraient plus chers, conformément à la loi de l'offre et de la demande. Or c'est le contraire qui se produit.

Quant aux émeutes, j'étais sur le terrain lors de la deuxième nuit. J'ai été prévenue par des habitants d'une cité que des mortiers étaient en cours de distribution parmi les jeunes et que le mot d'ordre était d'attaquer le commissariat, ce qui m'a permis de donner l'alerte aux autorités. C'est notamment grâce à l'arrivée des renforts de la BRI que le commissariat n'a pas été attaqué. J'aimerais comprendre pourquoi il était si peu protégé – deux policiers de garde – alors même que certains policiers en congé s'étaient portés volontaires pour assurer sa protection et m'ont fait part de leur surprise de ne pas avoir été appelés.

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