Même si la colère qui a suivi la mort de Nahel est tout à fait compréhensible, rien ne peut excuser les pillages qui ont eu lieu par la suite, et encore moins les attaques contre tous les symboles du service public.
Par coïncidence, il se trouve que nous venons d'auditionner Mme Pauline Schnapper, professeure de civilisation britannique contemporaine à la Sorbonne, dans le cadre de la mission d'information sur l'activisme violent, notamment sur les violences urbaines. Mme Schnapper nous a décrit un tout autre monde, à quelques centaines de kilomètres d'ici, au Royaume-Uni – non qu'il ne s'y passe rien, mais le discours, au plus haut niveau de la police comme du gouvernement, y est très axé sur la proximité et surtout, pour ce qui nous intéresse, sur la protection du droit à manifester. Un exemple : le fait que, durant les cérémonies du couronnement du roi Charles, un militant républicain ait été arrêté et placé en garde à vue a été considéré, au Royaume-Uni, comme un véritable scandale.
Je vous poserai deux questions. Tout d'abord, il a beaucoup été question de la loi Cazeneuve de février 2017 sur l'utilisation des armes par les policiers en état de légitime défense. Nous avons demandé une mission d'évaluation de cette loi. À titre personnel, pensez-vous que cette loi doive être évaluée, et comment ? Qu'est-ce qui n'a pas été compris dans cette loi et comment pourrait-elle être, éventuellement, améliorée ?
Deuxièmement, la formation de nos policiers doit-elle être modifiée et que faudrait-il y changer, hormis l'allongement de sa durée ? Sur quels points cette formation pourrait-elle être améliorée afin d'éviter demain les excès que nous déplorons ?