Le 19 novembre 2020, Michel Zecler, un citoyen comme vous et moi, compatriote Martiniquais vivant dans l'Hexagone, était violemment et gratuitement tabassé par quatre policiers alors qu'il se rendait sur son lieu de travail. En décembre 2020, en Guadeloupe, M. Claude Jean-Pierre, âgé de 67 ans, mourait à la suite d'un contrôle policier. Le 29 juin dernier, le jeune Nahel, âgé de 17 ans, mourait des suites du tir mortel d'un policier lors d'un contrôle.
S'agissant de ces faits policiers – ou de ces faits d'armes –, heureusement que les vidéos ont parlé, livrant une vérité crue et difficile à tronquer : elles contredisent les assertions, relayées à grand renfort de médias, tendant à nier les contrôles au faciès et les violences policières. Des actes racistes sont perpétrés quotidiennement en France, tout comme des discours racistes sont prononcés quotidiennement dans cette Assemblée nationale.
La liste des victimes de ces méfaits est longue. Dans nos territoires dits d'outre-mer, laboratoires de répression, en 1967, quatre-vingt-sept Guadeloupéens qui réclamaient leurs droits sont tombés sous les balles des forces de l'ordre ; en Martinique, en 1974, deux ouvriers ont été assassinés, le préfet ayant ordonné de tirer sur la foule sans discernement. Ces faits têtus incriminant les forces de la République, que vous soutenez sans réserves, se sont bien déroulés dans ce territoire, ancienne colonie, avec une férocité rarement atteinte dans l'histoire de la férocité, là où les populations ont la mélanine la plus colorée.
Sur cela, pas de mea culpa, et encore moins d'hommage de la nation. Nulle trace non plus dans les livres d'histoire. Simple oubli, mépris ou déni assumé ? N'y voyez-vous pas la preuve de violences policières institutionnalisées et systémiques ? La délinquance de certains jeunes, la responsabilité parentale et le choc des civilisations ne sauraient être votre mantra.