Les députés communistes et le groupe GDR s'opposent au SNU depuis sa création. Les écueils que nous dénoncions n'ont fait que s'aggraver au fil des ajustements que le Gouvernement a apportés parce qu'il se rend bien compte bien que le dispositif ne répond pas aux objectifs fixés.
Le SNU coûte très cher – 140 millions d'euros cette année –, pour assurer des missions dont d'autres acteurs, l'Éducation nationale et les associations, peuvent s'occuper. Par ailleurs, c'est un fourre-tout résultant d'une dangereuse confusion entre l'armée, l'éducation populaire et l'éducation morale et civique.
Il est également inacceptable de retirer douze jours d'enseignement aux élèves, alors que la réforme du baccalauréat prive déjà certains d'entre eux de plusieurs semaines de cours à cause des épreuves anticipées. La mesure qui est prévue aggravera la diminution des volumes horaires d'enseignement.
Dans le même temps, les services publics sont malmenés. Les fermetures de classe continuent, le nombre de postes de professeurs diminue et on manque de remplaçants dans certaines académies, comme la mienne. Dans de nombreux endroits, l'Éducation nationale est exsangue.
J'ai déposé avec des collègues de la NUPES, il y a plusieurs semaines, une proposition de loi pour le droit aux vacances qui comporte des mesures concrètes et très simples, de nature à favoriser l'éducation durant les temps de vacances.
Nous regrettons tout l'argent mis sur la table pour le SNU, la cotutelle exercée par le ministère des Armées et la faisabilité plus que compromise du dispositif sur le plan financier, le coût étant à terme de 2 milliards d'euros, comme sur le plan de l'encadrement, alors que nous aurions souhaité un renforcement des structures existantes.
En effet, les dispositifs qui permettent déjà de favoriser l'engagement des jeunes et la mixité sociale ont besoin d'aide. La montée en charge du SNU, qui se traduit par 30 millions d'euros supplémentaires cette année, nous apparaît ainsi irresponsable. C'est la raison pour laquelle, madame la secrétaire d'État, il faut revenir sur ce dispositif.