Je m'associe aux propos tenus sur la qualité du travail des forces de sécurité, comme sur le nécessaire contrôle et le haut niveau d'exigence nécessaires pour respecter les principes républicains.
Je m'interroge sur l'évolution de la place et du rôle des forces de sécurité dans notre société. Les espaces de leur action se sont considérablement étendus – je pense aux réseaux sociaux et au développement de la criminalité en ligne – et leurs missions ont profondément évolué. Jusque dans les années 1970, les forces de sécurité intérieure se préoccupaient avant tout de sécurité nationale, d'ordre public et de grand banditisme ; on s'est ensuite aperçu que la sécurité quotidienne avait été négligée, et qu'il convenait de s'attaquer à la petite et moyenne délinquance et de faire diminuer le sentiment d'insécurité.
En parallèle, le rapport à l'autorité s'est lentement délité. Je constate dans ma circonscription une multiplication des infractions du quotidien, des incivilités : vitres cassées, tags, bagarres urbaines, sans compter tous les faits liés au trafic de stupéfiants. Le civisme, élément cardinal de notre vie en société, de notre nation et de notre République, se perd. Les forces de sécurité intérieures gèrent tous les jours des troubles à l'ordre public parfois éloignés de ce qui constituait naguère le cœur de leurs missions.
Votre perception de cette situation m'intéresse. Le maintien d'un très haut niveau d'exigence vis-à-vis des forces de sécurité, évidemment souhaitable, se heurte-t-il à cette baisse du civisme ? Comment pouvez-vous accompagner l'action des forces de sécurité face aux nouvelles formes de délinquance et à l'évolution des attitudes à l'égard de ces forces ?