Je souhaite rappeler l'importance de l'audiovisuel public, à une époque où 85 % des jeunes croient au moins à une théorie du complot. L'enjeu est à la fois démocratique, mais également de souveraineté culturelle et économique. Je rappelle en effet que l'audiovisuel public français est le premier financeur en matière de création, de fiction, de documentaire et d'animation.
Il n'est pas trop financé : nous sommes au quatorzième rang européen en euros par habitant ou en pourcentage du PIB. Par ailleurs, la question de la publicité sur les antennes du service public se pose. Selon moi, le poison, c'est la dose. Il n'y a pas de publicité sur la BBC, ni en Allemagne le soir, le dimanche et les jours fériés. Il n'y a pas non plus de publicité dans les pays scandinaves ou en Espagne. Il ne s'agit pas d'offrir des cadeaux aux chaînes privés mais d'avoir une certaine liberté éditoriale et une certaine spécificité éditoriale sur le service public. En France, il existe en outre une exception, avec six sociétés d'audiovisuel public.
Lors de notre mission d'information sur l'avenir de l'audiovisuel public, nous avons auditionné près de 200 personnes. Un quasi-consensus s'est dégagé en faveur du maintien de l'affectation d'une part de TVA pour les sociétés de l'audiovisuel public, mais aussi pour les acteurs de la création au sens large. Il existe une double crainte sur la budgétisation : d'une part, une crainte sur l'attrition des ressources et d'autre part, une crainte réputationnelle, y compris à l'international. Nous l'avons déjà vu en Allemagne avec l'antenne de RFI à Berlin, mais aussi concernant Arte.