Comme je le disais, tout n'est pas à vilipender. Pourtant, l'institution judiciaire s'acharne à tirer la sonnette d'alarme depuis quelque temps déjà. Mais il faut croire que le double vitrage des portes de votre ministère est de qualité, monsieur le ministre ! Sont-elles à ce point imperméables aux doléances du réel, à ce point cadenassées par une vision budgétaire qui se désintéresse du contenu ? Les états généraux de la justice ont accouché non pas d'une souris, mais d'un projet de loi hétéroclite, un peu touche-à-tout, et qui manque de poser l'unique question qui devrait tous nous préoccuper : la justice est-elle juste aujourd'hui ?
Ceux qui voient des voleurs, des violeurs, des assassins à chaque coin de rue peuvent se taper dans le dos et se féliciter des 3 000 places de prison supplémentaires que, par surenchère, vous leur avez bien volontiers accordées. À ces collègues, nous adressons le même message qu'à vous, monsieur le ministre : vous faites fausse route. La prison comme seule réponse à la délinquance est un leurre.