Intervention de Charles Sitzenstuhl

Séance en hémicycle du lundi 17 juillet 2023 à 16h00
Industrie verte — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles Sitzenstuhl :

La commission des affaires européennes s'est saisie pour observations de ce projet de loi, considérant que l'industrie fait partie des sujets d'intérêt majeur pour affirmer la puissance de l'Union européenne.

Il convient de saluer l'ambition de ce texte, qui s'accorde avec la volonté de l'Europe d'être le leader mondial de la transition écologique, volonté fondée sur deux orientations : la sobriété et l'innovation. À cet égard, les Européens n'ont pas à rougir de leur bilan, notre continent se trouvant déjà à l'avant-garde de la transition écologique.

Le Green Future Index, classement établi par le prestigieux Massachusetts Institute of Technology – le MIT – mesure la capacité des pays à construire une économie soutenable et bas-carbone. Huit des dix pays les mieux classés sont européens, parmi lesquels six sont membres de l'Union européenne. La France se classe à la neuvième place, quand, notons-le, les États-Unis ne sont qu'au dix-neuvième rang et la Chine au vingt-septième.

C'est donc un fait reconnu : l'Europe a pris de l'avance dans le pivotement indispensable de nos économies vers des modèles plus respectueux de l'environnement. Le Pacte vert pour l'Europe, lancé en décembre 2019 par la Commission européenne, en est l'illustration ambitieuse.

Cette avance européenne, il faut la conserver et même la creuser. Si les États-Unis ont remporté de façon incontestable la révolution numérique de la fin du XXe siècle et se sont par là même assurés une longue domination économique mondiale, l'Europe peut et doit remporter la révolution écologique qui s'amorce. Ceux qui domineront les technologies de la décarbonation, les entreprises qui seront les leaders de l'industrie verte seront les géants économiques de demain. Pour ma part, je veux que ces technologies soient le fruit du génie de notre continent et qu'elles sortent des laboratoires et des usines d'Europe.

Ce texte renouvelle aussi l'ambition de la majorité de réindustrialiser la France, après des décennies de sabordage de notre outil productif – cela a été rappelé par M. le ministre et M. le ministre délégué – et de renoncement devant le mirage d'une économie tout-services. Dans ce domaine également, soyons lucides : notre pays a encore du retard à rattraper. Alors que l'industrie représentait 24 % de la richesse de l'Union en 2022, elle ne représentait que 17 % de celle de la France, contre 30 % en Pologne, 27 % en Allemagne et 23 % en Italie. Si nous voulons réindustrialiser durablement notre pays, l'effort entamé en 2017 devra donc être poursuivi avec constance pendant encore longtemps.

Les décennies d'hémorragie de notre industrie, la majorité et le Président de la République peuvent être fiers de les avoir stoppées. Nous avons montré qu'il n'y a pas de fatalité à la désindustrialisation, dès lors qu'une politique économique favorable aux entrepreneurs est menée. Baisse de la fiscalité sur le capital, baisse des impôts de production, plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises, ordonnances travail : ces réformes ne sont pas étrangères au fait que, depuis 2017, la France recrée de l'emploi industriel et qu'il s'ouvre dans notre pays plus d'usines qu'il ne s'en ferme.

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