Comme je l'ai déjà dit, nous pensons, de ce côté-ci de l'hémicycle, qu'une prison n'est pas un bagne, soit le type d'établissement qui représente la vision la plus répressive et malsaine que l'on puisse avoir de l'univers carcéral.
Je ne dis pas qu'une autre partie de l'hémicycle souhaite que nous nous dirigions vers ce type de système même si je sais qu'un petit nombre de collègues considère qu'au fond, il n'est pas nécessaire de prendre en considération les droits humains des détenus, sous prétexte qu'ils sont privés de liberté.
Cependant je vous invite à réfléchir à la logique de la réinsertion. Pendant les plus de quarante heures qu'aura duré notre discussion sur ce projet de loi, la nécessité de la réinsertion aura été l'un des grands sujets de débat. Celle-ci peut passer par le travail – je viens d'en parler –, par le recours à des peines alternatives mais aussi par la mise en place d'une vie carcérale apaisée.
Par cet amendement, nous proposons donc de créer, dans chaque établissement, un conseil de l'organisation de la vie carcérale réunissant les représentants du personnel de l'établissement, sa direction ainsi que quelques détenus. Nous pourrions ainsi trouver des solutions afin de réduire la pression au sein de l'univers carcéral. Il ne s'agit évidemment pas de s'inspirer de Koh-Lanta, comme ce qui s'est passé à Fresnes l'an dernier, mais d'imaginer des pistes pour favoriser la réinsertion, de différentes manières, en s'ouvrant notamment aux associations.
Dans un esprit d'ouverture, cette proposition vise à améliorer la vie en prison, un objectif essentiel car, je le répète, nous avons été condamnés à deux reprises, en 2020 et en 2023, par la Cour européenne des droits de l'homme pour les traitements indignes infligés à nos prisonniers. En tant que Français, j'ai honte de constater que nous sommes ainsi régulièrement condamnés. Peut-être pourrions-nous envisager d'autres solutions que le modèle carcéral que vous nous promettez.