Nous sommes aujourd'hui réunis pour le vote d'un texte très symbolique pour la reconnaissance et la protection de millions de familles en France. Cette proposition de loi, fruit d'un travail réalisé de concert entre les deux chambres du Parlement, renforce les droits des familles d'enfants atteints d'une maladie ou d'un handicap, ou victimes d'un accident d'une particulière gravité. Adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale puis au Sénat, elle a fait l'objet la semaine dernière d'un accord en commission mixte paritaire. Les dispositions qu'elle prévoit sont concrètes et efficaces.
Le texte a été enrichi tant à l'Assemblée qu'au Sénat, toujours dans l'objectif de soutenir les familles d'enfants malades ou en situation de handicap. Les modifications intervenues au cours de la navette parlementaire permettront de protéger le salarié d'un licenciement pendant son congé de présence parentale mais aussi pendant toutes les périodes travaillées, si ce congé est fractionné ou pris à temps partiel. La facilitation de la procédure de renouvellement pour obtenir l'allocation journalière de proche aidant et le congé de présence parentale, le renforcement du droit au logement et la protection face au licenciement sont autant d'améliorations de notre droit que nous ne pouvons qu'encourager.
La moitié des 9 millions d'aidants en France accompagne des personnes âgées de moins de 60 ans, dont un tiers apporte une aide à son ou ses enfants. Ces aidants doivent assumer une parentalité totalement bouleversée ; très souvent, ils manquent d'information et rencontrent des difficultés pour accéder aux services et aux aides disponibles. Il s'agit majoritairement de mères qui s'arrêtent de travailler ou réduisent leur temps de travail : la situation retentit sur la vie professionnelle de 40 % des mères d'enfants en situation de handicap. Diminution ou cessation totale d'activité professionnelle, manque de temps pour la recherche d'emploi, refus de promotion, difficultés de concentration : s'occuper de son enfant malade, handicapé ou accidenté, c'est avant tout mettre sa vie entre parenthèses pour ce que l'on a de plus cher au monde. Trop souvent victimes d'isolement social et affectif, les parents attendent des garanties pour un maintien durable dans l'emploi, des mesures de protection supplémentaires et une écoute sincère de leurs exigences familiales, sans stigmatisation ni jugement. Le travail est un levier d'insertion, de socialisation et de stimulation dont ces aidants doivent pouvoir bénéficier dans des conditions adaptées à leur situation singulière.
Je remercie encore chaleureusement Paul Christophe pour son travail. Ce texte permettra de soutenir des parents qui, au-delà du choc de l'annonce de la maladie et de la réorganisation complète de leur vie familiale, doivent faire face à des problèmes de maintien dans l'emploi et, souvent, à un manque crucial de compréhension et de bienveillance de la part de leur employeur. Pour toutes ces raisons, le groupe Renaissance votera logiquement et sans hésitation en faveur de la proposition de loi.