Nous nous opposerons naturellement à cet amendement : c'est méconnaître toute la procédure parlementaire et celle qui préside à la définition des lois d'orientation et de programmation que de contester l'existence d'un rapport annexé ! Ce dernier fixe en effet la stratégie du Gouvernement.
Ce rapport, à ce stade, monsieur le ministre, marque des avancées, mais il comporte aussi des imperfections : nous veillerons à les corriger afin d'améliorer l'efficacité de la justice et de la réponse pénale. Je pense notamment à la capacité d'incarcération : en jouant le rôle de goulot d'étranglement, elle provoque l'embolie de l'ensemble de la chaîne pénale. Les taux de suroccupation pénitentiaire qui en découlent sont à la fois inhumains, indignes de la qualité des lieux de privation de liberté – que l'on doit aussi aux détenus – et inefficaces. En effet, ces taux entraînent une forme de contingentement de la réponse pénale, tenue de s'adapter aux contraintes matérielles. Or les crimes et les délits doivent être sanctionnés en fonction de l'acte commis, et non du nombre de places de prison disponibles.
La situation que nous observons pèse malheureusement sur l'exécution des peines et sur le caractère dissuasif de ces dernières. Il en résulte une forme d'impunité, ce que beaucoup de policiers déplorent au quotidien.