L'article 1er répond en partie à l'objectif de réforme systémique que le comité indépendant des états généraux de la justice appelait de ses vœux, grâce à une hausse budgétaire substantielle. Mon groupe votera cette majoration de crédits.
Des questions se posent cependant quant aux recrutements : le texte évoque 10 000 emplois supplémentaires d'ici à 2027 dont 1 500 magistrats et 1 500 greffiers, ainsi qu'un nombre important d'assistants de magistrat. Toutefois, l'étude d'impact est muette sur l'origine de ces personnels supplémentaires et leur ventilation. Nous aimerions avoir des informations plus précises à ce sujet.
Concernant les magistrats, vous envisagez une augmentation du nombre d'auditeurs de justice. L'actuelle promotion, qui en compte 360, est la plus importante de l'histoire de l'École nationale de la magistrature (ENM) ; or vous en prévoyez 470 à compter de 2024, soit 2 240 nouveaux auditeurs de justice d'ici à 2027.
Pouvez-vous nous garantir que les conditions seront propices à un enseignement de qualité pour les futures promotions ? L'effectif enseignant connaîtra-t-il une évolution similaire à celle du nombre d'élèves ?
Cependant, quelle est l'augmentation réelle du nombre de magistrats ? Les 1 500 magistrats supplémentaires évoqués couvrent-ils les départs à la retraite – auquel cas l'augmentation nette devrait être réévaluée à la baisse ? Le nombre affiché ne nous semble pas très lisible : correspond-il à la sortie de promotion ? N'y voyez pas de polémique – c'est un enjeu de transparence et de clarté –, mais nous nous posons la même question au sujet des greffiers : l'École nationale des greffes (ENG) à Dijon accueille trois promotions de près de 300 élèves chaque année, soit, sur cinq ans, 1 500 greffiers. J'en conclus que vous souhaitez doubler cet effectif d'ici à 2027.