Depuis le début de l'année 2023, plus de 120 000 résidents français travaillent au Luxembourg et prennent quotidiennement leur voiture ou les transports en commun pour traverser la frontière. Ce chiffre est en constante augmentation. Il représente désormais le premier flux de travailleurs résidents en France vers un pays étranger. Les projections statistiques nous enseignent que cette dynamique s'amplifiera encore pendant de nombreuses années. C'est un fait.
Il est, à mon sens, stérile de s'interroger pour savoir si cela constitue une chance ou une difficulté : la réalité est celle d'un bassin de vie et d'un bassin d'emploi qui fait fi des frontières et nécessite d'être développé harmonieusement, dans l'intérêt respectif des deux pays et de leurs populations. C'est un choix.
Il est tout aussi stérile de chercher à importer du conflit là où la coopération est nécessaire. Beaucoup de temps a été perdu à agiter la rétrocession fiscale comme un mantra, au mépris des standards de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et des dispositions de la classe politique et de l'opinion luxembourgeoises. Le refus de la procédure d'examen simplifiée, pourtant habituelle pour ce type d'accords, nous fait encore perdre du temps et vise à nous opposer.