Deuxième critique : les adaptations et les modulations selon les territoires sont insuffisantes. Où est la France rurale ? Où sont les outre-mer ? Comme toujours depuis cinq ans, le Gouvernement fonctionne dans une logique centralisée et uniformisée. Mais ces textes nous entraînent dans la vie quotidienne des gens. Or, dans les zones rurales, dans les territoires ultramarins et insulaires, les salaires sont plus bas et l'inflation plus élevée, par exemple sur les carburants et, parfois, sur les produits alimentaires. Si nous avons obtenu quelques avancées – je pense aux 15 millions d'euros supplémentaires pour l'aide alimentaire en outre-mer, obtenus à l'initiative de notre collègue Estelle Youssouffa – nous regrettons cependant que le Gouvernement n'ait pas voulu reconnaître les difficultés spécifiques qui frappent la Corse, et qui imposent une adaptation des dispositifs. Notre groupe ne demande pas des passe-droits, mais des mesures plus équitables qui prennent en compte les réalités vécues par les Français.
Troisième critique : comme vous l'avez vous-même rappelé, monsieur le ministre, nous avons dépassé la cote d'alerte concernant les finances publiques. Notre groupe s'inquiète de voir la dette publique rester à un niveau dangereusement élevé – 112 % du PIB – alors même que les taux d'intérêt remontent rapidement. Le programme de stabilité 2022-2027 nous confirme qu'aucune amélioration n'est prévue d'ici à 2027. Que se passera-t-il avec la rapide remontée des taux ? Je rappelle que la charge de la dette progressera de 17 milliards d'euros rien qu'en 2022.
Quatrième critique : la suppression de la contribution à l'audiovisuel public – dont on peut débattre – pose le problème d'un financement qui permette de garantir son indépendance.
Compte tenu de ces éléments et considérant les avancées pour le pouvoir d'achat des Français, notre groupe ne votera pas contre ce texte : les uns s'abstiendront, les autres voteront pour.