Dans sa décision du 22 septembre 2022, le Conseil constitutionnel a demandé au Gouvernement de vider de sa substance le droit de visite des agents douaniers, droit qui constitue pourtant le principe structurant de leur action.
Dans son discours de présentation du projet de loi aux agents des douanes, le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique a pourtant annoncé qu'il n'y avait pas de remise en cause du droit de visite des douanes, mais une « mise en conformité », ajoutant : « il y a un devoir d'information, il n'y a pas de devoir d'autorisation préalable » de l'autorité judiciaire. Or ces deux affirmations sont en contradiction avec le contenu du projet de loi.
Le droit de visite permet aux agents douaniers, dont l'objectif est la recherche de la fraude douanière, de procéder de plein droit à la visite des marchandises, des moyens de transport et des personnes, sur la voie publique, dans l'ensemble du territoire douanier, à toute heure.
C'est grâce à ce droit que les agents douaniers peuvent valablement constater la flagrance sans avoir besoin de se fonder sur un indice ou une apparence préalable. Imposer aux douaniers de caractériser la flagrance ou d'avoir des « raisons plausibles de soupçonner la commission […] d'une infraction » avant d'agir constituerait un changement de paradigme. De facto, les fonctionnaires ne pourraient plus mener à bien leur mission car l'infraction, comme les raisons plausibles de la soupçonner, ne se découvre, par définition, qu'au cours du contrôle, et non a priori.
À l'heure où la contrebande et les trafics de tabac, d'armes et de drogue s'intensifient, à l'heure où la traite des êtres humains et le proxénétisme se répandent sur notre territoire, notamment par l'action de réseaux mafieux de migrants, ce gouvernement s'apprête à contraindre les douaniers à rédiger des procès-verbaux ! Davantage de procédure et moins d'opérationnel : telle est la stratégie d'un gouvernement qui agit à rebours du bon sens et de l'efficacité.
De surcroît, cette nouvelle condition ouvre les vannes d'un nouveau contentieux – une aubaine pour les narcotrafiquants et leurs avocats, qui pourront désormais plaider la discrimination raciale et le délit de faciès, à l'instar de l'extrême gauche qui, depuis ses bancs,…