Nous nous prononçons sur ce texte très technique à l'issue de plusieurs semaines d'examen et d'un accord en commission mixte paritaire.
Rappelons que les règles de régulation financière en outre-mer, comme en métropole d'ailleurs, se sont multipliées depuis la crise financière de 2008, rendant les dispositions du code monétaire et financier relatives à l'outre-mer illisibles. Nous prenons acte de la volonté du Gouvernement de les simplifier avec ce texte.
L'article 1er bis, adopté par les deux chambres dans les mêmes termes, permettra de prolonger l'expérimentation du financement participatif des collectivités locales – sans que l'on comprenne bien ce qu'une telle disposition vient faire dans un projet de loi relatif à l'outre-mer.
Nous regrettons la fin de la gratuité de tous les retraits d'espèces dans les distributeurs automatiques de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française. Même si cette gratuité résultait d'une erreur technique, son annulation revêt une dimension politique, dès lors que nos concitoyens en ont bénéficié. Ce choix est d'autant plus contestable que les frais bancaires restent plus élevés dans ces collectivités qu'en métropole.
À l'initiative du rapporteur, le texte a fait l'objet de plusieurs ajouts, sur des points peut-être techniques, mais insuffisamment expliqués. En commission, plusieurs articles additionnels ont ainsi été introduits, malgré la faiblesse de leur motivation et sans que nous en connaissions les tenants et les aboutissants. Cette manière de faire qui permet d'échapper aux études d'impact, devrait être proscrite, pour la bonne information des parlementaires.
Néanmoins, nous accueillons avec satisfaction la suppression de l'article 9, qui prévoyait un régime juridique différent en matière d'accès aux données bancaires en métropole et en outre-mer, sans que l'on comprenne bien pourquoi et alors que la question est sensible ici comme là-bas. En tout cas, le Sénat a jugé cette disposition inutile et contre-productive. C'est également notre position. Nous sommes donc satisfaits que sa suppression ait été définitivement actée par la CMP.
En outre, le texte a le mérite de clarifier les dispositions du code monétaire et financier relatives à l'outre-mer et à les rendre plus lisibles. C'est un signal positif adressé à nos concitoyens ultramarins. Le groupe Rassemblement national votera donc ce texte, même s'il lui semble incomplet, car il faut mener rapidement une réflexion sur les inégalités injustifiées en matière de frais bancaires et financiers entre la métropole et les territoires d'outre-mer.