L'accord trouvé en CMP a conservé les quelques ajouts et modifications adoptés au Sénat et à l'Assemblée durant la navette parlementaire. C'est pourquoi le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires votera ce projet de loi, comme il l'a fait en première lecture.
La recodification du code monétaire et financier, dans sa partie relative à l'outre-mer, était nécessaire. Les ordonnances que nous ratifions participent, à droit constant, à une meilleure lisibilité du code. Le présent projet de loi adapte également certaines dispositions bancaires et financières aux territoires ultramarins.
Ce texte entend appliquer des dispositions techniques à des collectivités ayant des statuts particuliers. De plus, la ratification de l'ordonnance du 15 février 2022, prise en application de l'article 74-1 de la Constitution, devait être effective avant le 26 août 2023. Les délais pour la ratification étaient donc contraints. Nous regrettons que le Gouvernement ait déposé ce texte tardivement. En effet, les ordonnances ont été publiées en septembre 2021 et en février 2022 : pourquoi avoir attendu encore plusieurs mois pour nous présenter ce texte ?
L'article 3 bis adapte aux territoires ultramarins le contrôle des cryptoactifs. Il s'agit d'un article de cohérence puisque notre assemblée a adopté début 2023 une loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne.
Les territoires ultramarins seront donc concernés par le régime pilote de l'Autorité des marchés financiers (AMF) sur la blockchain ainsi que par la régulation des prestataires de services sur les actifs numériques. Dès 2024, ces entreprises devront procéder à un enregistrement, sous contrôle de l'AMF.
Nous regrettons que le Gouvernement revienne sur la gratuité des retraits d'argent au distributeur dans les collectivités du Pacifique. Même si cette gratuité inhabituelle résultait d'une erreur de l'administration, survenue lors de la recodification, son maintien aurait soutenu le pouvoir d'achat de nos concitoyens, dans un contexte d'inflation.
D'ailleurs, nous regrettons que l'amendement du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires qui avait pour objet la production d'un rapport sur le coût de l'abaissement du plafond des frais bancaires dans les territoires ultramarins n'ait pas été retenu lors de la première lecture du texte, en commission des finances.
Nous le savons, le problème de pouvoir d'achat est bien plus aigu et complexe en outre-mer que dans l'Hexagone – pour mémoire, d'après le rapport de l'observatoire public des tarifs bancaires dans les COM du Pacifique de l'Ieom, dans cette zone, six tarifs restent supérieurs à la moyenne nationale et cinq sont en hausse. De même, les frais de tenue de compte en Guadeloupe, à Mayotte et à Saint-Pierre-et-Miquelon sont supérieurs de 12 % à 25 % à ceux de l'Hexagone.