Ils n'exercent pas n'importe quelle fonction. Ils ont été attaqués parce qu'ils sont les symboles de l'autorité.
Toutefois, la crise de l'autorité à laquelle nous assistons n'est qu'un symptôme. Ce qui se passe dans notre pays est plus profond, n'est pas nouveau et ne sera pas sans répercussions.
J'avais insisté, à l'occasion de l'audition du garde des sceaux il y a trois semaines – avant les émeutes – sur un point important qui prend un sens particulier dans l'épreuve que nous traversons : l'immense responsabilité de tous ceux qui, plutôt que de défendre la justice, l'ont remise en cause et l'ont critiquée gratuitement, pour certains avec des accents nihilistes. Tous ceux-là ont délégitimé nos institutions, entre autres la justice et, partant, ont ouvert la voie à ceux qui voulaient faire usage de la force et de la violence.
Pourtant, il n'y a pas de pays qui tienne debout sans ordre ni justice. Alors que nous devrions faire front commun, appeler collectivement à l'apaisement, certains préfèrent encore souffler sur les braises. C'est indigne.