J'aimerais insister en revenant sur l'alerte sonnée par les collègues de mon groupe élus de Guyane. Ce n'est pas parce que vous avez bâti une majorité pour vous opposer à leur amendement que vous pouvez considérer que le solde est réglé.
Le fait que vous ne preniez pas en considération la spécificité des outre-mer sur la question de l'objectif zéro artificialisation nette pose un problème politique au groupe GDR – NUPES – et d'ailleurs à la France tout entière. Vous ne mesurez pas la solidité des arguments développés par nos collègues. Ils ne disent pas qu'il faut faire tout et n'importe quoi sur leur territoire, qu'il faut broyer la forêt. D'ailleurs ils vous expliquent que si notre lutte contre l'orpaillage était un peu plus efficace, nous préserverions davantage la forêt qu'en appliquant des règles technocratiques et décalées.
Je vous invite donc à prendre en considération la spécificité des outre-mer au cours de ce débat – deux ou trois amendements vous en donneront l'occasion. Car une loi qui s'applique à tous de la même manière sans tenir compte de ce type de particularité est forcément une loi injuste, inéquitable et qui accroîtra encore le sentiment d'humiliation éprouvé par les habitants d'outre-mer et par les collègues qui portent la voix de ces peuples qui manquent et qui souffrent.
Avec beaucoup de solennité, je vous demande de réfléchir à ces questions.