Dans le registre des précédents de notre assemblée sera désormais inscrit à la page consacrée aux procédures destinées à étouffer les initiatives des oppositions ce jeudi noir pour notre démocratie.
Un parlementarisme toujours plus dévitalisé au fil des réformes de notre Constitution avait déjà mis à mal cette séparation des pouvoirs. Celle-ci est pourtant un instrument de limitation de l'arbitraire. Citons quelques dates clefs de cette dérive structurelle : élection du Président de la République au suffrage universel direct en 1962, instauration du quinquennat en 2000 et inversion du calendrier électoral en 2001. Les artisans de ces réformes n'ont certainement pas imaginé que cette Constitution serait un jour au service d'un président qui serait à la fois Jupiter et « maître des horloges » et qui illustrerait de manière caricaturale la logique présidentialiste. Peu vous importe toutefois puisqu'Emmanuel Macron est votre unique mentor.
Vous êtes-vous posé cette simple question : qu'en serait-il demain si les règles que nous validons pour le fonctionnement de notre assemblée tombaient entre les mains d'un pouvoir intrinsèquement autoritaire ?