Si les intentions du rapporteur sont tout à fait louables, chacun doit avoir conscience du fait que nous vivons dans un monde où le capital est extrêmement mobile, encore plus qu'il ne l'était dans les années 1980, lorsque la Suède a mis en place sa fameuse taxe sur les transactions financières. Je rappelle que cette tentative s'est soldée par un échec total pour la Suède, qui a perdu en quelques années plus de 90 % des transactions qu'elle accueillait précédemment, au profit de la City, la place financière de Londres.
De la même manière, je crains qu'en adoptant la taxe proposée, on n'affaiblisse considérablement la place de Paris, qui a repris du muscle après le Brexit, et qu'on ne serve indirectement les intérêts d'Amsterdam, Munich ou Zurich, ce qui n'est pas souhaitable même s'il s'agit de places amies : en tant que députés français, nous souhaitons avant tout œuvrer au développement de la place financière de Paris. C'est pourquoi, je le répète, ce n'est qu'au moyen d'un accord au niveau européen que nous pourrons progresser sur la question que pose cette proposition de loi.