Le débat est intéressant et révèle des conceptions diverses de la démocratie. Ce que j'aime dans votre proposition, monsieur le rapporteur, c'est l'idée que le bulletin blanc soit présent sur la table quand on va voter. C'est la première étape vers la reconnaissance du vote blanc : malgré une offre parfois pléthorique, on vous donne la possibilité de glisser dans l'urne un bulletin blanc pour dire que vous faites la démarche d'aller voter mais que, dans l'offre politique existante, aucune option ne répond à vos préoccupations. Certes, monsieur Rebeyrotte, l'offre est diverse, parfois pléthorique, et il faut s'en féliciter, mais le vote blanc peut exprimer un mal-être qui va au-delà de l'impossibilité de choisir.
Le vrai problème, c'est l'abstention. Or le dispositif proposé ne permet pas de lutter contre elle. Voter blanc, c'est déjà se déplacer. Nous devrions réfléchir à la prise en compte du vote blanc uniquement s'il représente une certaine proportion d'inscrits – de même qu'il faut, dans certains cas, réunir un nombre minimal d'électeurs inscrits pour être élu. Que les bulletins blancs représentent 60 % des suffrages exprimés, cela n'arrivera jamais : pourquoi adopter une mesure qui ne servira à rien ?