Je vois mon collègue strasbourgeois qui lève la main : en effet, l'Eurocorps est basée à Strasbourg, capitale européenne. Cette année, il a trente ans. C'est une création que l'on doit à Helmut Kohl et à François Mitterrand ; c'est donc au départ un projet franco-allemand visant à constituer un corps d'armée multinational, qui s'est ensuite étendu à six nations-cadres que sont, outre la France et l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, le Luxembourg et, plus récemment, la Pologne, ainsi que cinq nations associées. L'Eurocorps ne dépend pas directement de l'Union européenne : il est constitué aux termes d'un traité ad hoc. C'est donc un projet concret, pragmatique, de défense européenne.
Je considère que la France, qui a une responsabilité historique vis-à-vis de ce corps d'armée, doit continuer à le soutenir et à le développer. S'y déploie d'ailleurs un niveau de compétence très élevé, puisqu'il est constitué d'officiers, de sous-officiers et de soldats de très bon niveau qui sont envoyés par leurs nations d'origine. L'Eurocorps est intervenu en Yougoslavie, en Afghanistan, au Mali ou en Centrafrique ; c'est un embryon de défense européenne et nous devons continuer à le soutenir.