Cet amendement nourrit le débat sur la défense européenne ou l'Europe de la défense : il est important que nous en discutions, en assumant le désaccord qui se dégage dans l'hémicycle, dans lequel les deux groupes des extrêmes se rejoignent.
L'Europe de la défense – ou la défense européenne – est un projet politique : nous l'assumons. Comme tout projet politique, il est compliqué, lent, et se heurte à des difficultés et à des intérêts particuliers. Il n'en est pas moins un objectif assumé de la majorité présidentielle.
Reconnaissons que la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) a connu quelques améliorations – elles sont ce qu'elles sont, mais elles existent – depuis sa création en 1999. N'oublions pas non plus qu'au début des années 2000, la crise irakienne fut un moment de fracture entre les États européens, notamment avec le Royaume-Uni, qui n'est plus membre de l'Union. À son tour, la crise ukrainienne constitue un moment majeur – l'Assemblée parlementaire franco-allemande en a encore débattu lundi dernier à Strasbourg. L'Allemagne et certains pays d'Europe de l'Est, qui ne songeaient pas à une convergence européenne en matière de défense, infléchissent profondément leur position. Le réarmement de l'Allemagne et d'États de l'Est, comme la Pologne, doit s'effectuer dans un cadre européen. Il est important que des institutions communautaires existent pour accompagner des convergences politiques entre nos États. À la différence de M. Jacobelli, qui considère que l'Europe de la défense doit être jetée aux oubliettes parce qu'elle n'est pas suffisante, nous estimons qu'il convient de renforcer ce projet et de le soutenir.