De même que vous voulez uniformiser nos écoliers au nom de l'égalité, vous voudriez uniformiser les frontons de nos mairies avec un drapeau qui ne représente rien en matière de souveraineté et rien en matière de sacrifice pour la patrie. Vous voudriez dissoudre la France dans l'Union européenne, avec l'illusion qu'en abattant les bœufs vous tracterez mieux la charrue ; mais, chez moi, les Français se sentent encore artésiens, flamands ou picards, et en aucun cas partisans de votre projet d'États-Unis d'Europe.
Nos maires – parlons d'eux – piliers de leur territoire, n'attendent pas un drapeau mais des subventions. La vraie question est en effet celle-ci : où passe le pognon des Français, comme dirait l'autre ? Vous le ventilez de moins en moins vers nos communes, en particulier les communes rurales. L'Union européenne, « financivore », doit être rebâtie pour se tourner vers les nations. Et, lorsque l'Union européenne aura gagné les cœurs des maires et des administrés, sur les frontons des mairies fleuriront peut-être, naturellement, des drapeaux européens.