Nous sommes réunis un 9 mai, Journée de l'Europe qui rend hommage à la déclaration de Robert Schuman en 1950. En cette journée symbolique, j'ai l'honneur de rapporter une proposition de loi qui l'est tout autant, et je l'assume. J'en profite pour remercier la présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé, pour son engagement européen que je lui connais chevillé au corps.
Car symbolique ne veut pas dire anecdotique, bien au contraire. Et ceux qui, d'un trait de plume, balayent les symboles en dehors du champ du débat public contreviennent en réalité aux articles 2 et 88 de notre Constitution et à cette République que d'aucuns, de part et d'autre de notre hémicycle, jugent mauvaise sans avoir les moyens démocratiques de la changer.
Ceux qui balayent d'un trait de plume l'histoire d'un drapeau né cinquante ans avant le traité constitutionnel de 2005 en méconnaissent également le sens et la portée. Ils iront expliquer à l'Ukraine, membre du Conseil de l'Europe, que la France refuse de se prévaloir d'un drapeau que ce pays arbore, à la recherche d'une paix abîmée par la haine. Ce sont d'ailleurs en général les mêmes qui, à l'instar de Mme Le Pen, proposent de retirer le drapeau européen de tous les bâtiments publics ou qui, comme M. Mélenchon, se sont indignés devant la présence de ce qu'ils nomment une forfaiture démocratique au sein de notre assemblée.