Le texte que vous présentez est hémiplégique et nos amendements ont pour but d'en élargir la portée. Chacun ici devrait considérer que personne ne devrait subir d'atteinte à son intégrité physique parce qu'il travaille – c'est le cas des policiers et des journalistes – ou parce qu'il manifeste et exprime une opinion différente du point de vue de ceux qui gouvernent. En tant que députés, c'est cela qui devrait nous inquiéter au premier chef.
Nous vivons dans une période, où, au lieu d'une paix civile organisée grâce à des moyens démocratiques de purger les conflits politiques, nous nous retrouvons dans une situation de violence. C'est un problème démocratique. On essaye, par des mobilisations syndicales, de combattre une loi rejetée par l'ultramajorité de la population et on n'est pas entendu. On rejette le texte par des votes à l'Assemblée nationale et on se voit opposer le 49.3. On présente des recours devant le Conseil constitutionnel qui décide de ne pas argumenter en droit mais de souscrire à la volonté du Président de la République. Quand les chemins pacifiques de règlement des conflits sont bloqués par des portes blindées constitutionnelles, vous ne devez pas vous étonner que la violence s'exprime dans la société ! C'est cela, chers collègues, qui devrait vous préoccuper.
Oui, il est temps de passer à la VIe République, car tout cela est le résultat d'un abus de pouvoir du Président permis par la Ve.