Dix-huit mois : depuis que nos personnels soignants ont été suspendus voilà dix-huit mois, ils ne perçoivent ni salaire, ni indemnité, ni aucune source de revenu. Je souhaiterais que nous nous mettions un instant à leur place, dans leur situation et que nous nous posions la question suivante : comment aurions-nous réagi, comment aurions-nous fait pour vivre et survivre, parfois avec rien ? Inutile de vous rappeler que les conséquences pour certains de ces soignants ont été à la fois brutales et humiliantes : impayés chroniques, maisons saisies, familles désormais plongées dans la précarité, et j'en passe. Leur seul tort ? Avoir exercé leur droit individuel le plus absolu, à savoir leur liberté de choix, leur droit de disposer de leur corps.
Que les choses soient claires : mon intervention ne s'inscrit pas dans un élan de contestation, encore moins dans un discours antivax. Mon discours est celui d'un homme cohérent, pragmatique et humaniste. En effet, alors que le Gouvernement justifiait la nécessité d'imposer une obligation vaccinale à nos soignants par le contexte sanitaire, il en va tout autrement aujourd'hui. Le contexte évolue en effet dans le bon sens, même si, j'en conviens, cela ne doit pas exclure pour autant toute forme de prudence et de vigilance. Cela étant dit, nous ne pouvons pas non plus ignorer les recommandations formulées le 30 mars 2023 par la Haute Autorité de santé, laquelle préconise la levée de l'obligation de vaccination contre le covid-19 pour les soignants. Il m'est d'ailleurs permis de rappeler que le ministre de la santé a lui-même récemment indiqué qu'il suivrait cet avis.
Dès lors, pourquoi attendre ne serait-ce qu'un jour de plus ? Le présent texte nous donne la possibilité d'entériner dès aujourd'hui la réintégration du personnel soignant suspendu. Il s'agit du premier pas attendu par les concernés, ô combien nécessaire pour la continuité des soins de nos hôpitaux et de leurs services.
Bien sûr, certains diront que ce texte demeure perfectible.