Après dix-huit mois de mobilisation populaire, d'atermoiements des autorités sanitaires et de rigidité gouvernementale, cessons donc de nous opposer. Cette proposition de loi nous offre l'occasion de sortir collectivement par le haut de l'impasse ubuesque dans laquelle nous a enfermés l'obligation vaccinale, une impasse qui a fait rimer obligation avec interdiction – interdiction d'exercer un métier-passion –, une impasse qui a encore davantage fragilisé notre système de soins structurellement sous-financé et sous-doté, une impasse qui a surtout laissé des hommes et des femmes sans aucun revenu, sans allocation, sans filet de sécurité. Elle a notamment plongé des centaines de familles guadeloupéennes dans la misère et l'incertitude.
Il est temps, chers collègues, de retrouver les voies de l'apaisement et de la concorde. Il est temps d'agir avec humanité, avec humanisme même et avec raison. Cette proposition de loi, visant à réintégrer des personnels brutalement et injustement suspendus, nous en offre la voie. Voilà plus d'un mois que la HAS a rendu son avis et que nous attendions les modalités de réintégration.
Je souhaite que le Gouvernement anticipe l'accompagnement de cette réintégration, afin qu'elle soit réussie et apaisée. Je lui demande également de prendre des initiatives fortes pour éviter qu'une nouvelle crise hospitalière, et donc sanitaire, ne frappe brutalement les territoires ultramarins. Ces initiatives tiennent en quelques mots : territorialisation de l'action publique, revalorisation des métiers et des coefficients géographiques, véritable politique en faveur de la pédopsychiatrie. Reconstruisons l'hôpital public dans les territoires ultramarins !